C’est le début de l’après midi quand on arrive à Bayonne après cinq heures trente de train, pendant que la moitié de la troupe reste à
proximité de la gare pour cimenter des amitiés nouvelles construites au wagon bar, d’autres partent déposer les bagages à l’hôtel.
Ce sera l’occasion de découvrir la ville et ses hauteurs, puisqu’une regrettable erreur d’aiguillage nous fera partir dans une mauvaise
direction. Qu’importe ! Cette marche forcée d’une bonne dizaine de kilomètres effectuée sous le soleil (le seul moment du week end où il se sera montré), voilà enfin à l’horizon l’hôtel
Première Classe et ses chambres au luxe insensé. Après une douche réparatrice, on file rejoindre (ou du moins tenté) les copains qui sont à présent localisés à proximité du vieux Bayonne, là ou
il y a quelques semaines un imprudent venu tester sa popularité a été contraint de se réfugier dans un café…
Entre-temps le ciel s’est couvert, et il faut maintenant se diriger vers le stade Didier Deschamps ou se déroulent les matchs de l’Aviron
Bayonnais football. En arrivant on retrouve des sympathisants locaux et régionaux, en tout on est à présent plus d’une trentaine et en contemplant l’unique tribune du stade vingt minutes avant le
coup d’envoi on s’aperçoit qu’a ce moment là, on représente plus de la moitié de l’assistance. Et même si ensuite ça se remplira un petit peu, on ne comptera pas plus de trois cent
spectateurs en tout, bien loin évidemment des seize mille spectateurs réguliers qui poussent en mêlée derrière leur équipe de rugby au stade Jean Dauger : Ici c’est terre d’ovalie, et à ce
moment précis on ne peut pas croire que le Red déjà battu à l’aller par les Basques ne sera pas en mesure de prendre sa revanche. D’ailleurs dans le stade on entend que les supporters de l’étoile
rouge, le contexte semble donc favorable pour écarter définitivement un concurrent direct pour le maintien, et se donner par la même occasion un peu de marge au classement.
Certes le vent est violent en ce début de partie, mais quand au bout de cinq minutes on voit l’arrière gauche local s’apprêter à tirer plein
axe un coup franc « dans la boite » à plus de trente cinq mètres des cages de Bouet, on est loin de s’imaginer qu’à l’arrivée de cette action les bleus prendront l’avantage. C’est
pourtant ce qui se produit, puisque que la frappe atterrit directement dans la lucarne après un ultime rebond… aucun joueur n’a effleuré le ballon et on est donc déjà mené. A présent en plus du
vent, le froid s’impose avec une différence de plus de dix degrés par rapport à notre arrivée et sur le terrain ce n’est pas joli à voir.
Le Red n’arrive pas à construire correctement ses actions et bénéficiant de l’avantage du vent, les Basques dominent la rencontre avec les
moyens du bord, pourtant cette équipe n’est pas impressionnante, des arrières costauds certes mais limités. Et devant deux attaquants remuants mais esseulés, et pourtant aux points pas de doute,
à la pause le score est logique puisqu’il n’y a pas eu une seule action dangereuse en faveur des Audoniens.
C’est le moment d’aller déguster un sandwich à la ventrèche, une des nombreuses spécialités locale et c’est reparti, et plutôt bien puisque les
Verts dominent à présent grâce à une agressivité (pas dur) plus grande que pendant le premier acte et très vite c’est l’égalisation. Suite à une bonne action initiée par le coté droit avec une
passe de Cerielo dans le bon tempo (enfin), et un centre parfait de Bezouien, Gagnier dépose de la tête le ballon dans la lucarne. Le goal adverse n’a pas bougé et dans les minutes suivantes on
se dit que le match commence enfin, car le Red tente de mettre encore plus de rythme, mais on va trop vite déchanter.
En effet l’Aviron reprend son emprise sur le match, et contrairement aux Verts semble s’accommoder au mieux des conditions climatiques.
Si Bouet n’a pas vraiment de gros arrêts à faire, plusieurs frappes adverses passent tout près de ses cages et en face seul Bezouien secoue encore le cocotier avec par exemple une belle frappe du
gauche qui rase le poteau.
Alors on se rend à l’évidence, tout compte fait un nul serait bon à prendre puisqu’il aurait au moins comme avantage de garder à distance
l’adversaire du jour et qu’au vu du jeu fourni le Red peut difficilement prétendre à mieux. Mais évidemment on est des doux rêveurs, car depuis un moment les Bayonnais titillent de nouveau
l’arrière garde Audonienne et une action anodine au départ vas tourner au cauchemar pour tout ceux qui se sont déplacés :
Une échappée d’un attaquant suivi d’un très vague centre en retrait, dans la surface à la réception un seul de ses coéquipiers entouré de
quatre joueurs Audoniens… Une faute stupide et voilà l’arbitre qui désigne le point de penalty, à ceux qui réclament un hors jeu au départ de l’action on répond que l’argument ne tient pas, mais
qu’importe avec dextérité le penalty est transformé et à dix minutes de la fin du match le Red est de nouveau mené.
Pour réaction on assistera seulement à une vraie occasion pour le Red, avec une frappe de Cerielo détournée difficilement par le goal adverse.
Sur ce coup il y aura cinq échanges de passes sans contrôle dont un double une deux, un luxe !!! Mais ce sera tout… et forcément au coup de sifflet final c’est en colère qu’on quittera le
stade après quelques explications verbales mais correctes avec plusieurs joueurs et le coach. Pas grave, car rien à coté des bousculades qui émailleront la rentrée aux vestiaires des deux équipes
avec dans les rôles principaux les mêmes qui sur le terrain affichent journées après journées des lacunes dans leur jeu et dans leurs attitudes pénalisant ainsi l’équipe : Pitoyable
à voir.
Mais parole de coach pas complètement fausse d’ailleurs « je fais avec ce que j’ai » : Circulez y’a rien à voir…
Le lendemain toujours sous la pluie avec par alternances un ciel couvert, on ira faire un blitz à la grande halle et son marché couvert, là bas
délicieuses spécialités locales pour se consoler à des prix très corrects : Les supporters du Red Star sont des fins gastronomes et cela même après avoir assister la veille à un spectacle
réellement indigeste. Puis ce sera l’heure de repartir alors que le soleil faisait sa réapparition,
la totale !!!
On espère bien sur se tromper, mais on peut être aujourd’hui légitimement inquiet car l’équipe semble fragilisée et proche de se trouver à
nouveau sur une pente savonneuse, et pourtant il reste beaucoup de matchs à jouer. Et puis Malfleury était absent, on se rassure comme on peut… Mais par exemple au milieu de terrain on a encore
assisté à des performances individuelles très faibles, pas un pour entraîner l’autre, et surtout pas les rentrants fantomatiques comme les titulaires excepté on le redit Bezouien.
Alors comme Patrice Haddad, on attend maintenant la fin de saison « pour juger sur les compétences et les résultats de la qualité du
travail fourni par certains membres du club » et à ce moment là on fera les comptes, pas avant.